Argus ou cote des vins : comment estimer une bouteille ?

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Pas toujours facile d’estimer une bouteille de vin rouge, blanc ou rosé, surtout quand on n’y connait pas grand chose. Comme pour les véhicules automobiles, il existe une sorte d’argus pour les vins. Pour connaître la valeur d’une bouteille de vin, il faut tenir compte de plusieurs critères. La provenance du vin, sa classification, son millésime, etc. La cote d’un vin nécessite une véritable analyse.

Généralités sur la cotation d’un vin

On ne peut pas dire qu’il existe une règle globale qui permette de fixer le prix d’un vin. D’ailleurs, estimer une bouteille de vin peut monter à quelques milliers d’euros. Cette estimation est notamment influencée par l’histoire de la bouteille mais pas seulement. Aussi, plus les années passent, plus la cote des vins change. Par exemple, un vin rouge de 2002 (Bordeaux) n’aura pas la même estimation qu’un vin rouge (Bordeaux) de 2005 ou 2016. Le prix de la bouteille peut monter ou descendre.

Voilà qui peut être relativement handicapant quand on ne sait pas estimer une bouteille de vin. Fort heureusement, on peut quand même s’aider de certaines caractéristiques de base. L’argus des vins s’appuie surtout sur la réputation d’un vin et sur sa rareté pour en faire une estimation.

Origine géographique et éléments de classification du vin

L’origine géographique d’un vin a une importance particulière pour en faire une estimation. Dans ce domaine, on dit toujours que le terroir représente l’ADN d’un vin. Une bouteille de Bordeaux sera toujours plus convoitée qu’une bouteille venant du Languedoc Roussillon. Et niveau prix, le Bordeaux sera mieux coté. Le domaine a une influence directe sur l’estimation d’un vin puisque sa réputation joue sur le prix de la bouteille. En clair, ce sont l’origine géographique et le domaine d’un vin qui vont aider à déterminer le prix de la bouteille. Par exemple, un Château Petrus peut valoir dans les 1000€.

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Il faut savoir que la classification des vins (en France) remonte à l’époque de Napoléon III, en 1855. En ce temps, cette classification ne concernait que les vins de Bordeaux. Le classement répertoriait les vins de qualité produits dans des régions déterminées (VQPRD) en tête. On retrouvait donc les bouteilles de Bordeaux, celles de Bourgogne ainsi que le Champagne. En seconde position du classement, il y avait les vins de pays et en troisième position, les vins de table.

C’est à partir de 2009 qu’arrivent des éléments de classification bien plus concrets. D’abord, l’Appellation d’Origine Protégée (AOP), ensuite l’indication géographique protégée (IGP) et enfin la catégorie de vin sans indication géographique (VSIG). Ces mises à jour de classification des vins ont eu un impact sur certaines bouteilles. En effet, les prix des bouteilles de Pomerol, de Latour ou de Lafite Rothschild ont augmenté.

Les éléments de classification des vins

Il ne faut pas non plus oublier le millésime. L’année de production du vin impacte son estimation. Pourquoi ? En fait, un bon vin doit avoir bénéficié d’une météo idéale. Il faut un juste milieu entre une bonne quantité de soleil et de pluie. À ce propos, les vins de 2002 et de 2009 sont classés comme étant de très bons millésimes (on peut les classer par année). Ceux-ci devraient bien vieillir.

En plus de la météo, le millésime en lui-même constitue un critère essentiel pour estimer une bouteille de vin. Si on prend un vin d’une année et d’un domaine précis, il sera plus rare, et donc plus cher, si on en trouve peu voire plus du tout sur le marché. Sa cote augmentera avec les années s’il s’agit d’un vin qui vieillit bien.

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La vinification d’un vin se déroule différemment d’un vigneron à l’autre. On sait, par exemple, que la vinification bio dispose d’un label qui lui est destiné et dont les vins coûtent plus chers. Pourquoi ? Parce qu’ils contiennent bien moins de substances chimiques.

Aussi, en récoltant les raisins à la main, le prix d’une bouteille de vin peut être plus cher. En effet, une récolte manuelle est synonyme d’une sélection rigoureuse des grappes de raisins. Et, bien évidemment, la main d’oeuvre se paye.

Avec tout ça, il faut aussi parler de la dégustation. La cote d’un vin va dépendre de ses notes gustatives. Il existe d’ailleurs des testeurs professionnels qui notent les vins et partagent leur verdict sur des sites internet d’e-commerce. On peut par exemple mentionner le site comptoirdesmillesimes pour trouver un classement des meilleurs vins selon Robert Parker, un des critiques en œnologie les plus réputés. On peut également rajouter le Guide Hachette ou encore le guide Gault & Millau.

Attention également, à l’aspect de la bouteille. L’étiquette doit être visible, même sur les vins les plus anciens, et ne surtout pas être déchirée. Quant au verre de la bouteille, il doit être propre.

Pour info, un vin blanc vieillit mieux qu’un vin rouge mais l’âge n’est pas toujours indicateur de prix. Pour estimer une bouteille de vin, il existe des outils gratuits sur internet.

Cas pratique d’une bouteille de vin Condrieu

Le vin Condrieu est un vin blanc au prix très accessible. En effet, une bouteille de vin de type Condrieu coûte en moyenne 40 euros. Issu du cépage d’origine dalmate le viognier qui est plutôt rare, l’appellation Condrieu a su acquérir une réputation mondiale auprès des amateurs d’œnologie. Pourtant, le vignoble a failli disparaître a de nombreuses reprises, notamment lors des invasions barbares, puis dans les années 1930 durant la crise économique. Le Condrieu comprend des domaines réputés comme le Jamet et le Clusel Roch. Le viognier est un cépage qu’on peut considérer comme capricieux car il est difficile à travailler. Pour délivrer ses arômes, il faut maîtriser parfaitement l’étape de la maturation.

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Il est également important de mentionner que l’appellation Condrieu se situe au sud de Vienne, à environ 10 kilomètres, sur la rive droite du Rhône. Etant donné que le territoire couvre très peu de surface (seulement 105 hectares), c’est un vin qui s’avère assez rare, surtout si on couple ce facteur avec le fait que le cépage viognier est rare. Les prix peuvent varier du simple au triple. Par exemple, une bouteille issue du millésime 1974 coûte 15 euros, alors qu’une autre de 1979 revient à 44 euros. Quant au millésime de 2017, on situe la tranche de prix autour de 30 euros.

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